Norman Manea, une voix distincte parmi les voix juives de la littérature roumaine

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4 juin 2018

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Cette recherche se propose d’analyser les différentes facettes de l’expression d’une polyphonie littéraire juive dans la littérature roumaine, concrétisée dans l’œuvre de fiction du romancier Norman Manea. L’auteur de l’article s’appuie tant sur des considérations théoriques étayées de contextualisation historique que sur la construction propre à l’œuvre, telle qu’elle se manifeste, sous des jours variés, thématiquement et linguistiquement. La présentation porte aussi sur le dialogue entre la voix singulière du narrateur et les voix des autres, soulignant la polyphonie, l’idée d’altérité. Le Retour du hooligan indique, de manière nuancée, les modalités par lesquelles la judéité s’identifie dans la littérature roumaine à des « temps hooliganiques ». Contrairement à des écrivains tels qu’Ury Benador ou Ițig Peltz, Norman Manea se refuse à traiter simplement, directement, de sujets typiques juifs, comme le ghetto ou la Shoah en Roumanie : il a affirmé à plusieurs reprises son intention de dépeindre des sujets généraux, qui ne se cantonnent pas à des questions ethniques. L’Homme fait aborde par exemple l’affrontement entre la tradition juive et la nouvelle idéologie communiste dans la Roumanie des années 1950 d’une façon très subtile, l’accent étant mis sur la distinction entre « nous » et « vous ». Norman Manea ne croit pas en une hiérarchie de la souffrance, ni dans le fait de se faire le spécialiste d’un thème : l’Holocauste n’a donc jamais prévalu dans ses ouvrages, pas même durant la période ayant suivi son propre exil, étape de la vie pourtant propice à ce type de littérature. Attaché à l’honnêteté, à l’authenticité artistique mais aussi à une éthique de la responsabilité et de la dignité humaine, l’écrivain produit des textes qui présentent des situations évocatrices de la vie dans les camps de concentration sans aborder cette période de front, rejetant totalement le mélodrame et la soumission à la banalité.

The paper attempts to analyse various aspects of expressing a Jewish literary polyphony in the Romanian literature, concretized in the fictional works of Norman Manea. I have taken into consideration both the theoretical significations (focusing on several historical circumstances as well) and their textual construction (by means of different manners of thematic and linguistic representation). The presentation deals with the dialogue between the singular voice of the narrator and the voices of the Other(s), emphasizing the ideas of polyphony and alterity. The Return of the Hooligan indicates the nuanced ways in which Jewishness, in the Romanian literature, has been often linked with so-called “times of hooliganism”. Unlike writers like Ury Benador or Ițig Peltz, Norman Manea has refused to consider the typical Jewish topics such, as the ghetto and the Romanian Holocaust, as matter of fact subjects: he has confessed on various occasions his intention to depict general topics, not only ethnic ones. The short story The Instructor, for instance, addresses the clash between the Jewish tradition and the new communist ideology in the Romania of the 50s in a very subtle way, pointing up the distinction between “we” and “you”. Norman Manea does not believe in a hierarchy of suffering, or in a thematic specialization. Hence Holocaust does not prevail, on the contrary, not even after the writer’s emigration, in a period that encouraged this type of literature. The writer believes into the literary, aesthetic value of the texts that are about the life in the concentration camps, strongly rejecting melodrama or the submission to the trivial, loyal to the artistic honesty and authenticity, also to an ethics of responsibility and human dignity.

Este estudio intenta analizar varios aspectos de la expresión de una polifonía literaria judía en la literatura rumana, concretizada en la obra de ficción del novelista Norman Manea. He tenido en cuenta tanto las significaciones teoréticas (enfocando atención en ciertas circunstancias históricas) como la construcción textual (a través de las modalidades diversas de aplicación temática y lingüística en la obra). La presentación trata igualmente del diálogo entre la voz singular del narrador y las voces de los demás, subrayando la polifonía, la idea de la alteridad. El regreso del húligan indica, de una manera matizada, las modalidades mediante las cuales el judaísmo en la literatura rumana se relaciona con « tiempos huliganicos ». A diferencia de escritores como Ury Benador o Ițig Peltz, Norman Manea se ha negado a abordar de una manera casual temas judíos típicos, como el gueto y el Holocausto rumano : él ha confesado varias veces su intención de ilustrar temas generales, no solamente étnicos. El Instructor muestra, por ejemplo, que trata con sutileza del enfrentamiento entre la tradición judía y la nueva ideología comunista en la Rumanía de los años ‘50, haciendo hincapié en la distinción entre « nosotros » y « vosotros ». Norman Manea no cree en una jerarquía del sufrimiento, en una especialización temática, así que el Holocausto no ha prevalido en su obra, ni siquiera desde/tras su exilio, en un período propicio a ese tipo de literatura. El escritor cree en el valor literario, estético de los textos que tratan de la vida en los campos de concentración y niega el melodrama y la sumisión a la trivialidad, leal a la honestidad y a la autenticidad artística, como a una ética de responsabilidad y de dignidad humana.

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