L’institutionnalisation de la musique hindoustanie, entre la recomposition et la réappropriation d’un savoir « traditionnel » indien

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4 février 2022

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Ingrid Le Gargasson, « L’institutionnalisation de la musique hindoustanie, entre la recomposition et la réappropriation d’un savoir « traditionnel » indien », Presses de l’Inalco, ID : 10.4000/books.pressesinalco.43175


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Au tournant du xxe siècle, des musicologues réformateurs instituent l’école de musique comme un nouveau lieu de savoir en Inde du Nord : le changement pédagogique doit contribuer à la revitalisation, à la préservation autant qu’à la valorisation sociale de la musique hindoustanie, alors associée à la culture de cour et aux salons des courtisanes. D’un savoir professionnel transmis oralement, essentiellement au sein de communautés de spécialistes de bas statut, celle‑ci devient un savoir jugé d’intérêt national, enseigné dans des écoles de musique pour l’élite urbaine. Un mouvement de nationalisation, de classicisation, tout autant que de patrimonialisation de la musique hindoustanie est ainsi à l’œuvre.Dans une perspective historique, cet article présente les dynamiques de transformation et de réappropriation de ce savoir musical par le biais de son institutionnalisation. Il expose les motivations sociales et esthétiques des principaux acteurs engagés dans la réforme musicale, entre 1870 et 1930. Bien que leur cadre de pensée soit celui de l’école occidentale moderne, la volonté d’ancrer la musique hindoustanie dans la tradition de l’érudition sanskrite oriente la redéfinition du savoir. L’école de musique apparaît, in fine, comme le lieu de négociations entre plusieurs conceptions du savoir musical.

At the turn of the xxth century, some musicologists and music reformers established music school as a new place of knowledge in North India: the pedagogical shift should contribute to revitalize, preserve and add social value to Hindustani music, a tradition associated with court culture and the salons of courtesans. From a professional knowledge orally transmitted, mainly among low status communities, it became a knowledge of national interest, taught in music schools to the urban elite. A process of nationalization, classicization as well as patrimonialization of Hindustani music was thus at work.In a historical perspective, this chapter presents the dynamics of transformation and re‑appropriation of musical knowledge through its institutionalization. It shows the social and aesthetical motivations of the main actors engaged in music reform between 1870 and 1930. Although their framework was one of the Western modern school, the wish to embed Hindustani music in the sanskrit learned tradition was the guiding force behind the redefinition of knowledge. The music school appeared, at last, as a place of negotiation between several conceptions of musical knowledge.

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