17 mai 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Julie Doyon, « L’autorité paternelle dans la culture pénale parisienne au siècle des Lumières », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.104902
Dans le sillage de Daniel Roche invitant, dans Le Peuple de Paris (1981), à confronter l’étude des sensibilités et des comportements populaires à celles des rationalités qui leur donnent sens, ce chapitre appréhende les normes de l’autorité paternelle du point de vue des gens de justice de la plus haute cour souveraine du royaume, le Parlement de Paris, au siècle des Lumières. La jurisprudence du crime « atroce » du parricide est le creuset d’une définition extensive de l’autorité paternelle. Selon le droit pénal appliqué dans les tribunaux parisiens au xviiie siècle, l’autorité paternelle ne se limite pas à la personne physique des pères, mais constitue une institution associant non seulement les mères mais également les beaux-pères à l’exercice du gouvernement domestique. Dans le secret des prétoires, l’institution paternelle ne se limite pas à la paternité légitime, révélant des conceptions bio-sociales de l’autorité domestique adaptées aux réalités de la vie familiale sous l’ancien régime démographique (veuvage, remariage et fréquence des familles « récomposées »).