18 juillet 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Éric Vallet, « L’océan Indien vers 1300 », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.24888
En 1303 arriva dans le port d’Aden un marchand richissime, connu sous le nom de ‘Izz al-Dīn al-Kūlamī. Juif d’Alep converti à l’islam, il revenait de Chine avec des navires chargés de biens précieux : soie, musc, porcelaine, étoffes de prix, et fit relâche au sud de l’Arabie avant de gagner l’Égypte où il finit ses jours. Beaucoup de sources, de l’Iraq à l’Égypte en passant par le Yémen, en ont conservé la trace : il était rare, en effet, de voir une telle accumulation de marchandises de valeur entre les mains d’un seul homme. Comment comprendre une telle réussite, et le caractère inhabituel qu’elle eut aux yeux de ses contemporains ? L’enquête historique, menée sur un ensemble de sources arabes, persanes et chinoises particulièrement riches autour de 1300, permet de mieux situer la réussite de ‘Izz al-Dīn par rapport à d’autres acteurs du commerce et des échanges, et de replacer son parcours par rapport aux réseaux qui ont progressivement émergé dans le sillage de la pax mongolica, notamment à partir de la prise de la Chine du Sud par les Yuan en 1279.