29 juillet 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Elisabeth Mornet, « L’étudiant au Moyen Âge, un migrant pas comme les autres ? », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.26708
Au sein des populations qui ont fréquenté l’université de Paris au Moyen Âge, les étudiants nordiques, « étrangers » à la ville par l’éloignement géographique du pays d’origine, la nationalité et la langue parlée, peuvent-ils se définir comme des « migrants » ? Un statut social généralement élevé, la protection des institutions ecclésiastiques du pays d’origine, manifestée dans la fondation des collèges, le privilège du for ecclésiastique dont ils jouissent ès qualités, l’incorporation aux structures d’encadrement universitaires, comme la nation, les désignent comme une catégorie à part parmi les néo-citadins. La présente étude éclaire quelques aspects de l’investissement de l’espace et de la société citadine. Si les lieux de résidence soulignent l’apparente exclusivité du quartier de l’université, quelques indices laissent à penser que l’implantation des Nordiques sur la rive gauche était plus diversifiée qu’il n’y paraît de prime abord. De surcroît, à côté de liens en priorité développés entre compatriotes, ou noués avec les condisciples et les maîtres de la nation, ils ont fréquenté d’autres milieux de la sociabilité parisienne. L’abbaye de Saint-Denis et les compagnies d’affaires italiennes serviront d’exemples.