26 avril 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Loïc Bienassis, « Transmission des archives et continuité du cérémonial, l’exemple des introducteurs des ambassadeurs, France-Angleterre (xviie-xviiie siècle) », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.73257
Les introducteurs des ambassadeurs comptent au nombre de ces détenteurs d’offices cérémoniels à qui il incombait de veiller au respect des usages et de l’étiquette au sein des différentes cours européennes. Au cœur de ces normes complexes prenait place la notion de « précédent », point de référence déterminant le permis et l’interdit, fixant l’ordre établi. Conserver la mémoire de ces précédents, parfois vieux de plus d’un siècle, s’avérait indispensable. La trace écrite et, donc, l’archive s’imposaient dès lors comme l’unique recours possible. Pour cette raison, la charge d’introducteur des ambassadeurs offre un biais privilégié afin d’observer la lente émergence de la conception moderne de l’archive ; ce processus qui a vu le passage de l’archive, propriété de celui qui l’a élaborée et de ses descendants, à l’archive, ensemble de documents attachés non à une personne mais à une fonction. Entreprendre une comparaison franco-anglaise sur le long terme enrichit et nuance la compréhension que l’on peut avoir de ce phénomène. Face à la nécessité d’assurer la transmission d’un savoir, des solutions variées furent adoptées des deux côtés de la Manche, souvent plus empiriques qu’établies réglementairement. Un tel survol permet surtout de mesurer, en arrière-plan, la persistance de la vision traditionnelle de l’archive aux xviie et xviiie siècles.