Dada et les « primitivismes »

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En histoire de l’art, on désigne habituellement sous le terme « primitivisme » l’attrait des artistes pour les arts d’Afrique et d’Océanie. L’étude de la formation de cette notion démontre que Dada en fut, dès le départ, exclu. Pourtant, un réseau ténu de faits et d’œuvres rend cette exclusion injustifiée. À partir d’une approche historiographique et muséographique, cet article expose le fait que Dada agit en réalité comme un révélateur des apories du « primitivisme » entendu comme un réservoir de citations formelles. Dada oblige à radicalement repenser la notion, instaurant un rapport plus processuel avec les arts dits « primitifs », qualificatif que Tristan Tzara récuse en soi et que le mouvement invalide. La mise en exposition de Dada pose au demeurant les mêmes problèmes que les arts d’Afrique et d’Océanie et l’article montre pourquoi, et comment, le mouvement a pu faire figure de « sauvage » d’une certaine histoire de l’art.

In art history, “primitivism” usually refers to artists’ attraction to the arts of Africa and Oceania. Examination of the formation of this concept shows that Dada was originally excluded from it. However, a tenuous web of facts and art works reveals that this exclusion is unjustified. Using a historiographical and museographical approach, this article demonstrates that Dada acted as an indicator of the shortcomings of “primitivism” taken to be a reservoir of formal quotations. Dada requires the concept to be radically re-examined, with a more process-based relationship with the arts known as “primitive”, a term that Tristan Tzara rejects as such and Dada invalidates. Dada’s emergence also poses the same problems as the arts of Africa and Oceania, and the article shows why and how the movement was perceived as “savage” by some art historians.

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