20 décembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Cécile Bargues, « Dada et les « primitivismes » », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.7887
En histoire de l’art, on désigne habituellement sous le terme « primitivisme » l’attrait des artistes pour les arts d’Afrique et d’Océanie. L’étude de la formation de cette notion démontre que Dada en fut, dès le départ, exclu. Pourtant, un réseau ténu de faits et d’œuvres rend cette exclusion injustifiée. À partir d’une approche historiographique et muséographique, cet article expose le fait que Dada agit en réalité comme un révélateur des apories du « primitivisme » entendu comme un réservoir de citations formelles. Dada oblige à radicalement repenser la notion, instaurant un rapport plus processuel avec les arts dits « primitifs », qualificatif que Tristan Tzara récuse en soi et que le mouvement invalide. La mise en exposition de Dada pose au demeurant les mêmes problèmes que les arts d’Afrique et d’Océanie et l’article montre pourquoi, et comment, le mouvement a pu faire figure de « sauvage » d’une certaine histoire de l’art.