16 juin 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Manfred Mittermayer, « Thomas Bernhard’s Salzburg cityscape », Presses Universitaires de Bordeaux, ID : 10.4000/books.pub.29073
Dans ses ouvrages autobiographiques L’Origine et La Cave, l’auteur autrichien Thomas Bernhard se positionne consciemment contre l’image de Salzbourg telle qu’elle a été créée en particulier dans les prospectus et dans les représentations politico-culturelles qu’elle se fait d’elle-même. Ses descriptions de la catastrophe historique du national-socialisme et de la Deuxième Guerre mondiale ainsi que de la période de l’après-guerre immédiat ont été particulièrement controversées. Cet article montre comment dans les textes de Bernhard, des lieux deviennent à maintes reprises une invitation au souvenir : des bâtiments, mais aussi des chemins se transforment de cette manière en monuments rappelant ce qui s’est passé. Parmi eux se trouvent la cathédrale fortement endommagée par les bombes, la halle détruite du marché ou bien encore les galeries souterraines de défense antiaérienne construites par les travailleurs forcés. Le lotissement portant le nom de Scherzhauserfeldsiedlung, situé à l’extérieur de la ville, sert enfin d’exemple à la façon dont cette ville traite les marginaux qui restent exclus de la richesse et du style de vie bourgeois.