12 novembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Élisabeth Lalou, « La flotte normande à la fin du XIIIe siècle », Presses universitaires de Caen, ID : 10.4000/books.puc.11847
La proximité des Normands avec la mer, leur capacité à s’y déplacer et à y commercer n’est pas à démontrer. Le roi de France utilisa à plusieurs reprises les ressources de la Normandie dans les conflits qui l’opposèrent aux Flamands ou aux Anglais. Après les trente années de paix qui ont suivi le traité de Paris (1258-1259), Philippe le Bel s’opposa de nouveau militairement aux Anglais et, à partir de 1294, la volonté de posséder une flotte qui lui permettrait d’avoir la maîtrise de la Manche est très nettement perceptible. C’est à Rouen plutôt qu’à Harfleur que Philippe IV installa le Clos des Galées, l’arsenal royal dirigé par des Génois que le roi fit venir en Normandie. Il tenta aussi, sans grand succès, de s’allier avec les Norvégiens. Les entreprises de guerre sur mer du roi se soldèrent ensuite souvent par des échecs. Nous sommes en droit de nous interroger sur les véritables motivations de Philippe IV le Bel : le roi rêvait-il d’un débarquement en Angleterre, dans la mémoire de l’expédition du prince Louis quelque 80 ans auparavant ou voulait-il seulement être le maître des côtes normandes et flamandes ? La flotte rencontra rapidement des déconvenues, et la bataille de l’Écluse, dans laquelle les Normands et leurs bateaux payèrent un rude tribut, mit un terme définitif à ces grands projets.