17 mai 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Sandrine Pescarini, « Expressivité et détermination », Presses universitaires de Franche-Comté, ID : 10.4000/books.pufc.42740
Les déterminants peuvent rendre une phrase expressive. Nous prouvons cela avec l’analyse de « n’importe quel », qui est un item à choix libre. Ce déterminant peut revêtir trois valeurs interprétatives : l’élargissement, l’indifférence et la dépréciation. L’élargissement du domaine de la quantification est sa valeur sémantique de base, alors que l’indifférence et la dépréciation sont des valeurs sémantico-pragmatiques. Ces deux dernières sont qualifiées d’expressives, car elles expriment une attitude ou un sentiment. L’écart n’intervient pas dans l’expressivité de ce déterminant, du fait qu’il n’y a pas d’opposition de formes. Toutefois, les valeurs expressives ne font pas partie de la valeur sémantique de base de « n’importe quel » ; c’est l’interaction entre l’élargissement et les éléments du contexte (négation, connotation d’un item lexical, échelle de valeurs) qui les fait ressortir. La polarité de la phrase, affirmative ou négative, a également un rôle. Le verbe « importer » a permis la création de toute une série d’indéfinis dont certains, comme les pronoms « n’importe qui » et « n’importe quoi », permettent l’expression d’une dépréciation qui a la possibilité d’être plus marquée que celle du déterminant.