19 novembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
John Scheid, « L’oubli du comparatisme dans certaines approches récentes des religions antiques », Presses universitaires de Liège, ID : 10.4000/books.pulg.8063
Pour illustrer comment le comparatisme a tendance disparaître des recherches sur l’Antiquité, trois exemples sont donnés. Le premier concerne l’histoire des religions grecques et romaines, dont l’altérité est de plus en plus niée au profit de la « religiosité », un concept remontant à Friedrich Schleiermacher. Le deuxième exemple est celui des Étrusques, pour lesquels les recherches consistent le plus souvent à assimiler culture romaine du début de notre ère et la culture de l’époque archaïque étrusque, malgré les avertissements de Georges Dumézil. Enfin le troisième cas, qui est plus développé, concerne le comparatisme lui-même, tel qu’il était notamment illustré par Dumézil. Les suovétauriles sont analysés par ce dernier dans une perspective exclusivement indo-européenne, alors qu’ils sont attestés depuis l’antiquité jusqu’à ce jour en Chine, donc à l’extérieur du champ indoeuropéen. Cet exemple permet de voir la difficulté de l’exercice comparatif, qui oublie souvent ses principes au profit d’une doctrine, et interrompt prématurément l’enquête.