8 août 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Marcel Rioux, « Remarques sur les pratiques émancipatoires dans les sociétés industrielles en crise », Presses de l’Université de Montréal, ID : 10.4000/books.pum.22053
La notion de culture renvoie, en anthropologie comme en sociologie, à de nombreuses définitions tant théoriques que pratiques. Comment, dans ces conditions, expliquer la culture qu’affichent les individus et les groupes qui gravitent dans l’orbite sociale ? La société dite postindustrielle, fondée sur la consommation de masse, a vraisemblablement pour fer de lance la « culture populaire ». À quoi correspond-elle exactement ? Est-elle génératrice d’émancipation ? Voilà les questions que se pose Rioux dans cette introduction à un ouvrage collectif issu d’une enquête dirigée avec Gabriel Gagnon.Le propos est émaillé de larges considérations théoriques sur les notions en jeu, que Rioux cherche à concevoir sous l’optique de la sociologie critique afin d’envisager la culture populaire, en théorie comme en pratique, sous le signe de l’émancipation. Fidèle à ses positions développées précédemment sur la sociologie critique et la sociologie aseptique, Rioux se fait fort de concevoir la culture populaire comme un vecteur d’autonomie, comme un « moyen » susceptible de permettre aux individus de « s’autocréer » de leur propre chef. Cette qualité ou cette capacité dont il entend doter la culture populaire découle de la théorie qui donne corps à la sociologie critique, mais correspond également chez lui au « projet de société » pour lequel il prend fait et cause, celui de l’émancipation individuelle et collective.