9 décembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jannic Durand, « Reliquaires de princesses byzantines », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.15162
Reliques, reliquaires et princesses byzantines sont indéniablement liés tout au long de l’histoire de l’empire byzantin, mais, en dehors de cas particuliers d’intérêt porté par les princesses aux reliques, que peut-on dire du mécénat des princesses byzantine ? À travers les sources et les monuments conservés on distingue trois temps bien individualisés. Le premier, entouré de légendes, s’ouvre au ive siècle avec sainte Hélène et se poursuit avec plusieurs princesses des ve et vie siècles, à travers les fondations pieuses, l’impératrice Pulchérie étant au centre de l’arrivée des reliques de Terre Sainte. Un deuxième groupe s’individualise durant les deux derniers siècles de l’empire, sous les Paléologues où se distinguent quelques souveraines, comme la souveraine d’Épire, épouse de Thomas Preljubovic, ou une princesse Irène, nièce des derniers empereurs de Byzance, comme donatrices de reliquaires à leurs proches. Un troisième groupe plus étonnant est celui des princesses Comnènes du temps du règne d’Alexis Ier : son épouse Irène Doukas et deux de ses filles Marie et Eudocie ont fait réaliser des reliquaires très précieux en argent doré et parfois très élaborés, avec les représentations des scènes de la Passion, pour abriter les reliques de la Vraie Croix, plusieurs étant destinés au monastère de la Vierge pleine de Grâce, fondée par Irène Doukas. Les dédicaces qui les accompagnent sont dues aux plus grands poètes byzantins de l’époque.