14 octobre 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Arnaud Coutelas, « L’hydraulicité des mortiers antiques, entre préconçus et réalité : l’exemple des mortiers de tuileau et autres matériaux de Gaule romaine », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.39825
Vitruve, dans ses écrits, évoque uniquement les pouzzolanes lorsqu’ il discourt sur la question des mortiers hydrauliques. Or, l’observation des maçonneries et revêtements antiques liés aux structures hydrauliques montre, dans la majeure partie des provinces romaines, l’utilisation systématique du tuileau. Celui-ci, globalement, possède effectivement des propriétés qui nous permettent de dire qu’il s’agit bien d’une pouzzolane artificielle. De fait aujourd’hui, pour la période Romaine, la présence du mortier de tuileau est devenue synonyme de la présence d’une structure hydraulique. Le mortier de tuileau est ainsi devenu synonyme de mortier hydraulique, puis de mortier d’étanchéité, voire étanche. Enfin, parfois, tout mortier rose est supposé mortier de tuileau, et donc mortier hydraulique… En prenant exemple sur quelques cas de la ville antique d’Arles et d’autres sites de Gaule romaine, il est possible d’affirmer que les mortiers de tuileau ont été utilisés ailleurs que dans le domaine de l ’hydraulique et que la qualité première de ces matériaux était une meilleure résistance mécanique, ainsi qu’une plus grande durabilité. Il apparaît aussi que des matériaux réalisés avec des granulats supposés inertes ont pu aussi développer des composés hydrauliques. Tout ceci nous permet de discuter le concept même de « mortier hydraulique ».