14 octobre 2021
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Julien Flament et al., « La production du cuivre et de ses alliages à Castel-Minier (Ariège, France) », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.40340
Les recherches archéologiques menées depuis une décennie sur le site minier et métallurgique de Castel-Minier (Ariège, France) ont confirmé sa vocation polymétallique qui s’inscrit dans une période comprise entre la fin du XIIIe siècle et le milieu du XVe siècle. La mise au jour d’un large corpus de minerais de cuivre, scories et fragments métalliques offre l’opportunité d’apporter un nouvel éclairage sur l’organisation fonctionnelle de l’atelier et la pluralité des chaînes opératoires qui y sont à l’œuvre. Si les maigres sources textuelles évoquent le traitement du plomb argentifère et la sidérurgie, elles sont muettes quant aux métallurgies du cuivre et de ses alliages. Cette discrétion témoigne-t-elle d’une production marginale de métal rouge ? Le croisement des données archéologiques et archéométriques permet de nuancer cette hypothèse. La production du cuivre à partir de la chalcopyrite est attestée par de nombreux fragments métalliques comme des tôles ou des déchets de coulée. La bournonite, un sulfure de plomb, d’antimoine et de cuivre, a également fait l’objet d’une valorisation sur le site de manière à confectionner un demi-produit standardisé : le caldarium. De surcroit, l’étude spatiale de ces activités au sein de l’atelier atteste d’une organisation rationnelle des espaces de travail et d’une volonté de pérenniser les productions. Le traitement des minerais de cuivre à Castel-Minier témoigne donc de la maitrise technique des anciens métallurgistes capables de s’adapter aux opportunités qu’offre l’extraction minière. En outre, les réalités économiques du marché du cuivre, alors en plein essor, n’ont pas échappé aux Anciens qui ont su adapter leurs productions à une demande sans cesse croissante.