19 novembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Luca Caproni, « Pasolini entre langue et dialecte. », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.8363
La poésie de Pasolini naît sous le signe du dialecte frioulan. Mais, comme Contini le remarqua dès le début, Pasolini ne fait pas exactement de la poésie dialectale : sa poésie s’apparente au félibrisme et se fonde sur l’appropriation et la pratique d’une langue ‘autre’. Cette langue, hyper-déterminée du point de vue géographique et connotée du point du vue socioculturel, a aussi des implications politiques et psychanalytiques. Langue, à la fois, de la périphérie et de la mère, elle s’oppose, nécessairement, au centralisme fasciste et à toute autorité répressive, avant de prendre un nouvel élan à partir de la lecture de Gramsci et de s’ouvrir aux utopies sociales dans l’après-guerre. À travers la réflexion sur le dialecte, Pasolini développe une poétique de l’Ailleurs qui sera fondamentale pour comprendre la suite de son œuvre.