1 septembre 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Lucien Nouis, « De la xénélasie spartiate à l’accueil valaisan : Jean-Jacques Rousseau et la question des frontières », Presses universitaires de Paris Ouest, ID : 10.4000/books.pupo.8988
Si Rousseau semble se poser la plupart du temps en défenseur d’une vertu d’hospitalité menacée par la vénalité et le commerce, force est de constater que son apologie des formes anciennes ou exo-européennes de l’accueil est par ailleurs contrebalancée par des ambiguïtés notables : que penser, par exemple, de la Lettre sur les spectacles et de son évocation positive de la xénélasie spartiate ? S’interroger sur les frontières chez Rousseau, c’est donc d’abord prendre la mesure d’une contradiction, qui passe par une réflexion sur l’hospitalité, entre ouverture et fermeture, accueil et rejet, hétérogénéité et homogénéité. Sans pour autant chercher la résolution d’un troisième terme providentiel, qui réconcilierait les deux pôles, nous considérerons ici l’épisode frappant de l’hospitalité valaisanne, dans La Nouvelle Héloïse, comme proposant une sorte de position intermédiaire, qui consisterait à laisser venir l’autre tout en le gardant à distance, dans ce qui ressemblerait à une interprétation rousseauiste de la polysémie des frontières.