29 septembre 2017
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Sabine Salhab, « Esthétique de la « ligne verte » dans le cinéma libanais de la guerre civile à nos jours », Presses universitaires de Perpignan, ID : 10.4000/books.pupvd.3477
La guerre civile libanaise (1975-1991) constitue le plus grand traumatisme collectif des Libanais. Elle a durablement mis en place les conditions d’une césure religieuse et identitaire qui divise le pays. Sa représentation reste d’ailleurs taboue, aucune commémoration n’étant mise en place par l’État libanais. Dans ce contexte de refoulement, les artistes locaux s’attachent à jeter les bases d’une mémoire collective libanaise notamment par le biais du cinéma de fiction. La figuration de la ligne de démarcation qui cristallise la fracture libanaise est au centre de ces représentations. La mise en scène de cette frontière entre Beyrouth Est (partie chrétienne) et Beyrouth Ouest (partie musulmane) évolue considérablement entre le cinéma produit durant le conflit et les films portant un regard rétrospectif sur la guerre. D’une représentation réaliste de cette césure du paysage urbain nous passons à la création d’une structure symbolique. De l’inscription dans le domaine de l’historique à celui du mythique