12 janvier 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Aubrée David-Chapy et al., « Noblesse oblige », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.152597
« Noblesse oblige. » La maxime du duc Pierre-Marc-Gaston de Lévis (1764-1830) est passée dans le langage courant pour évoquer les obligations morales qui pèsent sur les détenteurs d’un nom, et plus généralement pour inviter tous les prétendants à la respectabilité à adopter un comportement conforme à la dignité qu’ils revendiquent. L’idée n’était pas nouvelle. En 1665, dans son Dom Juan, Molière plaçait déjà dans la bouche de Dom Louis une tirade véhémente devenue fameuse : « Non, non, la naissance n’est rien où la vertu n’est pas. » Si la noblesse reposait sur la vertu, quelle définition donnait-on à cette qualité ? S’agissait-il du courage guerrier, de l’exemplarité morale ou de l’appartenance au monde des gens de bien ? Vivre de ses rentes ne suffisait plus pour être reconnu comme noble dans une société où, à partir du xviie siècle.