10 juillet 2019
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Roberto Nicolai, « Chapitre X. Isocrate et ses amis : l’école du rhéteur décrite par le maître », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.56020
L’image qu’Isocrate donne de lui-même dans ses œuvres mérite d’être examinée avec d’autant plus d’attention que le système éducatif d’Isocrate est à la base de cette éducation humaniste qui s’est diffusée, à travers Cicéron, dans toute la culture occidentale. Certaines œuvres d’Isocrate sont clairement et volontairement conçues comme des apologies et des auto-éloges (Antidosis), mais la présence du maître et de son école est manifeste ailleurs aussi, à travers la représentation idéalisée de la vie de l’école (Panathénaïque) ou encore à travers l’opposition à des modèles jugés inadéquats (Contre les Sophistes, Hélène, Bousiris). Un aspect particulièrement intéressant est l’adoption d’éléments socratiques, qui va jusqu’à l’inclusion du dialogisme dans des œuvres de genre littéraire tout à fait différent. L’éloge du maître se fait aussi à travers les figures des élèves, qui traduisent en termes pratiques ce que son enseignement leur a appris. C’est là une autre façon de souligner le caractère hautement politique de l’œuvre d’Isocrate. Un autre axe de recherche important porte sur le rôle de l’écriture dans la pratique pédagogique d’Isocrate, dans la diffusion de ses œuvres et dans la construction de son personnage de maître de la cité.