28 août 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Richard Goodkin, « L’Élisabeth Tudor de Thomas Corneille, ou le « compte des sexes » », Presses universitaires de Rouen et du Havre, ID : 10.4000/books.purh.483
Dans Le Comte d’Essex de Thomas Corneille (1678), tragédie peu typique en traitant d’événements historiquement et géographiquement peu éloignés, la représentation d’Élisabeth Tudor, la femme la plus puissante de son époque, est colorée par la proximité du sujet. Alors que Racine suggère que la distance géographique peut compenser la proximité temporelle (Seconde Préface à Bajazet), Thomas Corneille, loin de compenser la proximité spatio-temporelle de sa matière en idéalisant Élisabeth, se replie sur des modèles rassurants d’impuissance féminine (Chimène, l’Infante), peut-être pour éviter de choquer un public accoutumé aux lois saliques, qui pourrait trouver malséante l’image d’une monarque régnante forte et admirable.