La cuisine de l’œuvre au xixe siècle

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Le xixe siècle, siècle de la gastronomie ? La Révolution qui lui donne naissance est, quoi qu'il en soit, également culinaire. Le Bourgeois s'empare de la table laissée vacante par l'Émigré, et fait du « ventre en majesté » l'indice de sa conquête sociale. Aiguillé par le nouveau discours gastronome et la diététique qui en découle, l'artiste - et en premier l'homme de lettres - semble quant à lui considérer sous un jour nouveau l'innutrition à l'origine de ses œuvres. Des Carnets de Joseph Joubert aux variations littéraires autour du Hungerkünstler, du Traité des excitants modernes de Balzac à la « gourmandise » salvatrice de Gide, l'art du xxie siècle interroge le lien entre rythme de la création et rythme de la nutrition. Parallèlement, la « physiologie du goût » inspire le discours critique, et fournit un nouveau paradigme pour dire le Beau en l'associant au Savoureux, louer ou disqualifier les œuvres en fonction de leur rapport à la nourriture. C'est cette « cuisine de l'œuvre » qu'abordent ici spécialistes de la littérature et historiens de l'art, en tentant de cerner un art de se nourrir où dialoguent discours esthétique, médical et politique.

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