8 février 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Morgane Barey, « Quel héritage résistant dans la formation des officiers ? L’exemple de l’École Spéciale Militaire et de l’École navale (1944-1950) », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.105840
Au lendemain de la Libération du territoire français, l’armée souhaite réserver une place toute particulière aux soldats qui ont servi dans la Résistance, et seuls ceux en sont issus peuvent accéder à l’épaulette. Les écoles de formation initiale sont alors repensées dans ce sens, et seuls les candidats dont les titres de résistance sont jugés suffisant peuvent se présenter. Toutefois, un resserrement du recrutement s’effectue rapidement. Le corps des officiers se replie très vite sur une base professionnelle et technique et pour cela, les écoles ouvrent à nouveau leurs portes à de plus vastes candidatures. L’acte de résistance n’est plus en soi essentiel à une candidature. Parallèlement, les thèmes et techniques propres aux combats de la résistance peinent à trouver leur place dans une formation qui reprend, à quelques exceptions près, celle d’avant-guerre. Ce recentrage progressif, accentué par les combats d’Indochine, fait disparaître peu à peu l’esprit de la résistance qui était à l’origine de la refonte des écoles, pour finalement ne devenir qu’une partie d’un passé glorifié par les promotions récentes.