9 novembre 2017
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Thomas Landwehrlen, « L’Allemagne face à l’émergence des proto-partis générationnels », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.16040
Alors que les conflits d’intérêts générationnels, idéels ou matériels, ont jusqu’à présent toujours été médiatisés en France par le clivage socio-économique droite/gauche, les antagonismes générationnels induits par les changements économiques et démographiques ont en partie tendance à s’autonomiser politiquement outre-Rhin. L’Allemagne, confrontée à des tendances lourdes fragilisant gravement la pérennité de ses mécanismes de solidarité sociale, et recourant par ailleurs à des modes de scrutin proportionnels ou mixtes favorables aux petites formations sollicitant la faveur des électeurs, connaît ainsi depuis la fin des années 1980 l’institutionnalisation partielle et fragmentaire d’un nouveau type de clivage politique dont procèdent deux familles de proto-partis générationnels : la famille des partis défendant les intérêts des personnes âgées (Seniorenparteien), et celle des partis promouvant les intérêts et conceptions des jeunes générations (Jugendparteien). Après avoir passé en revue les micro-formations se rattachant à l’une et l’autre de ces deux familles, l’auteur du présent article s’interroge sur leur capacité à devenir « relevant » au sens de Giovanni Sartori, c’est-à-dire à se transformer en des organisations capables de produire des effets politiques pertinents. Il souligne ce faisant que le renforcement électoral des petits partis générationnels, et notamment des micro-partis voués à la défense des retraités, sera essentiellement conditionné par trois catégories de déterminants pouvant être rattachés : 1/ aux contraintes structurelles d’ordre macro-social ; 2/ à l’évolution de la stratégie politique des partis politiques institués à vocation gouvernementale ; 3/ à l’adresse tactique des partis générationnels eux-mêmes.