16 juillet 2013
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Maïté Boullosa-Joly, « Tourisme, patrimonialisation et politique », Cahiers des Amériques latines, ID : 10.4000/cal.651
La « Fête nationale de la Pachamama » qui se déroule dans le nord-ouest argentin à Amaicha, est un exemple de « co-constitution touristique et patrimoniale » [Lazzarotti, 2001] aux enjeux éminemment politiques. Nous montrons en effet comment la mise en scène d’une culture dans un projet de développement touristique a participé à ériger une croyance, celle en la Pachamama (la Mère Terre), pourtant commune au monde andin, en un « patrimoine culturel » singulier à ce village. Cette valorisation d’une spécificité culturelle, par sa mise en tourisme, est devenue une ressource économique importante en attirant des visiteurs en quête de diversité culturelle. Nous analyserons aussi comment cette fête, convertie en véritable emblème identitaire, a pris, au début des années 2000, une dimension politique de premier ordre à l’annonce d’un projet de développement pour cette communauté indienne. C’est à celui qui détiendrait « la tradition », à travers l’organisation des festivités en l’honneur de la Mère Terre, que serait reconnue l’autorité sur la scène locale, mais aussi et surtout vis-à-vis des institutions nationales comme l’INAI (Institut des Affaires Indiennes) ou, plus largement, devant les organismes internationaux pourvoyeurs de fonds dans des projets de développement où l’autochtonie est convoquée.