31 janvier 2018
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Éric Fougère, « Sa majesté des Mouches et les bienheureux de la désolation », Carnets, ID : 10.4000/carnets.2465
Dans Sa Majesté des mouches et dans Les Bienheureux de la Désolation, Golding et Bazin semblent aux antipodes. Ici, l’éruption d’un volcan fait évacuer les habitants de Tristan da Cunha vers l’Angleterre, et là, c’est la déflagration d’une bombe et la conflagration d’une guerre mondiale qui font que des enfants britanniques se trouvent abandonnés sur une île. Autant ces derniers régressent à l’état sauvage en se choisissant des chefs en relation de rivalité mimétique, autant les premiers respectent une égalité qui les prémunit normalement contre tout antagonisme. On voit cependant que le besoin d’imiter le modèle anglais, chez les enfants naufragés, les amène à s’en différencier par éclatement du groupe et par élimination d’un bouc émissaire, et que la volonté de différer de ce modèle, avec les habitants de Tristan finalement rapatriés, les conduit eux-mêmes à exclure ce qui dérange une identité farouchement différenciatrice en apparence, en réalité parfaitement mimétique.