4 février 2016
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Pascale Montrésor, « L’hybris, vecteur d’héroïsation ? », Carnets, ID : 10.4000/carnets.395
Négative, lorsqu’elle représente la spoliation d’un adversaire, l’hybris peut être positive lorsqu’elle contribue à modifier l’histoire par l’émergence d’un individu qui transforme les rapports de forces établies. L’apparition de Toussaint Louverture sur la scène politique française questionne les fondements de l’émancipation de l’esclavage et des relations entre la Métropole et la colonie. L’arrivée de Napoléon Bonaparte, elle, redonne l’espoir aux partisans du retour à l’esclavage et du colonialisme. Miroirs inversés, Napoléon et Louverture sont tous deux mus par la volonté de reconnaissance qui, en niant l’altérité de l’Autre, aboutit à la nemesis, - châtiment divin à l’encontre de l’orgueilleux -, sa déchéance. Comparer l’hybris de ces deux personnages historiques reviendrait à interroger le champ politique où leurs positionnements sont déterminants mais aussi le champ littéraire où le processus de leur héroïsation convoque des identités et des mémoires individuelles et collectives.