Représenter l’Orient épidémique ? Regards croisés d’artistes français (xviiie et xixe siècles) : une approche anthropologique

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5 juillet 2019

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Dominique Chevé, « Représenter l’Orient épidémique ? Regards croisés d’artistes français (xviiie et xixe siècles) : une approche anthropologique », Cahiers de la Méditerranée, ID : 10.4000/cdlm.10975


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Comme la mort, la peste est facteur de formes ; le fléau a suscité l’imaginaire et les représentations symboliques et artistiques. Il y aurait un ordre de la peste, une certaine rationalité de la catastrophe, que ses représentations iconographiques, constituant des archives sensibles des crises, traduisent. L’analyse anthropologique de ces « Corps de la Contagion » dans lesquels et par lesquels la peste prend corps, de façon réaliste, métaphorique, allégorique ou analogique, permet de mieux comprendre les secousses épidémiques qui ébranlent les cités, les déchirures du tissu social comme des moments d’exacerbation et de trouble, mais également de stigmatisation, de culpabilisation de l’Autre : celui que l’on accuse au sein de la société en crise, ou celui de l’Ailleurs, mythique ou géographique. Nous nous proposons d’étudier trois de ces représentations picturales, œuvres situées entre la fin du xviiie siècle (celle de Jacques Louis David date de 1780) et le début du xixe siècle (celle de Gros date de 1804, celle de Géricault du tout début du siècle). Nous montrerons que la peste est plus que la peste. Les « Corps de la Contagion » sont les réceptacles des projections issues des mentalités et des représentations collectives : corps exposés, surdéterminés, corps d’une altérité radicale, ici celle de l’Orient perçu de façon ambivalente.

Like death, the Plague was a major source of new forms. This scourge inspired the imagination, producing a wealth of symbolic and artistic representations. Iconographic representations, which acted as a sensory record of the crisis, appear to show an order in the Plague, a sort of rationality in the disaster. An anthropological analysis of the plague-stricken “Bodies of Contagion” represented in realistic, metaphorical, allegorical or analogical forms can help us better understand the epidemic tremors that shattered the cities and ripped the seams of the social fabric. These were moments of gross exacerbation and disorder, as well as moments of stigmatization when blame was cast on the Other –whether it came from within a society in crisis, or from a mythical or geographical Elsewhere. This contribution studies three pictorial representations from the late 18th century (J. L. David, 1780), the early 19th century (Gros, 1804 and Géricault). According to these representations, the Plague is more than just the Plague. The “Bodies of Contagion” carry a range of projections stemming from mentalities and collective representations: they are exposed, over-determined bodies, utterly other bodies –and in this case, symptoms of an ambivalent perception of the Orient.

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