Les morisques d’Aragon : un enjeu dans la lutte pour le pouvoir

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16 juin 2010

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Fausto Garasa, « Les morisques d’Aragon : un enjeu dans la lutte pour le pouvoir », Cahiers de la Méditerranée, ID : 10.4000/cdlm.4922


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Dans l’Aragon du XVIe siècle, l’existence de lois (fueros) et de pratiques politiques héritées du Moyen Âge, la structure même de la société aragonaise, impliquaient une dispersion des pouvoirs et une multiplicité de juridictions particulières. La condition des vassaux morisques, tout comme le pouvoir juridictionnel seigneurial, était le fruit de cet héritage médiéval qui faisait des « nouveaux chrétiens » un enjeu économique et financier majeur pour leurs maîtres. Les morisques, fortement représentés dans le royaume ­d’Aragon, constituaient aussi une importante source de revenus pour le Saint-Office qui était directement en concurrence avec cette noblesse terrienne. Son activité répressive s’en prenait en effet à leur gagne-pain, et ses pratiques, en foulant aux pieds les droits et privilèges des seigneurs, sapaient leur autorité.Dans un désir d’exister, mais aussi en tant qu’instrument du pouvoir royal, l’Inquisition alla bien au-delà de sa mission première qui était de lutter contre l’hérésie. Dans le dernier quart du XVIe siècle, la psychose liée au danger turc et à des rumeurs de conspirations morisques lui permit de jouer pleinement son rôle d’instrument du pouvoir royal, persécutant notamment une « aristocratie » morisque riche et influente.L’enjeu politique que représentaient les « nouveaux chrétiens » prit tout son sens en 1610 lors de leur expulsion. Cette décision d’envergure prise au plus haut niveau montrait, après quelques hésitations, la détermination du pouvoir royal, mais causait la ruine des seigneurs de morisques très affaiblis politiquement, à l’image de l’ensemble de la noblesse aragonaise, par les mesures prises après les événements de 1591.

In Aragon of the 16th century, the existence of laws (fueros) and political practices inherited from the Middle Ages, the structure of the Aragonese society, implied a dispersal of authority and a multiplicity of special jurisdictions. The condition of the Morisco vassals just as the feudal judicial power were the fruit of this medieval inheritance which made “new Christians” a major economic and financial stake for their Lords. The Moriscos, strongly represented in the kingdom of Aragon, also constituted an important source of income for the Holy Office which was directly in competition with land owners. Its repressive activity threatened their source of income and its practices, by trampling the rights and the privileges of the Lords, undermined their authority.In a desire to exist, but also as instrument of the royal power, the Inquisition went beyond its primary mission which was to fight against heresy. In the last quarter of the 16th century, the psychosis connected to the Turkish danger and to the rumours of Morisco plots allowed the Inquisition to fully play its role as an instrument of the royal authority, persecuting in particular a rich and influential Morisco “aristocracy”.The political stakes represented by the “new Christians” became fully apparent during their eviction in 1610. This decision of considerable scope taken at the highest level showed, after some hesitations, the determination of the royal authority, but caused the ruin of the Lords of Moriscos very weakened politically, just like the whole Aragonese nobility, by the measures taken after the events of 1591.

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