13 mars 2023
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Demetra Demetriou, « « Je m’appelle Ève » : écriture féminine et réécriture de la Bible dans Beauté superflue de Nasia Dionysiou », Cahiers balkaniques, ID : 10.4000/ceb.19344
: Nasia Dionysiou est une jeune auteure chypriote de grande qualité. Son premier recueil, Beauté superflue (2017), dont on propose une anthologie en traduction, a obtenu le Prix national de la nouvelle de Chypre. Le présent article se propose une lecture attentive de Beauté superflue dans une démarche résolument comparatiste. Nous nous intéresserons, plus particulièrement, à la manière dont l’auteure offre une réécriture subversive – voire féminine et féministe – de la Bible, en tissant des liens avec un réseau intertextuel, tout particulièrement avec l’œuvre de Milan Kundera, qui donne lieu à des convergences et des associations d’idées riches et productives. On se focalisera sur la façon dont cette relecture de la Bible va de pair avec une conceptualisation de l’écriture qui puise dans l’expérience corporelle féminine, directement tributaire du concept célèbre d’écriture féminine d’Hélène Cixous, actualisant ainsi la défiance critique envers l’autorité qui fut celle de la théorie française des années 1970. En revisitant le récit biblique, qui fonde les valeurs et les prémisses rationnelles de la civilisation occidentale, Dionysiou, à l’instar de Cixous, désubjective l’origine du Logos, tout en explorant le potentiel créatif inépuisable du féminin, à la recherche d’une vérité par définition inconcevable et conceptuellement pléthorique autour de l’existence.