22 mars 2016
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0290-7402
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2261-4184
https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Martha Vassiliadi, « L’anatomie d’un crime au féminin », Cahiers balkaniques, ID : 10.4000/ceb.6701
Il est bien connu que dans l’imaginaire collectif le meurtre par empoisonnement est réservé aux femmes. Dans la tradition populaire grecque, le crime féminin – passionnel par excellence – s’associe à une violence archaïque qui renverse l’image de la mère nourricière en projetant des figures contre-nature ou démoniaques. Motivées par la vengeance et surtout la jalousie, les assassines tuent et se vengent en cuisinant souvent pour exprimer dans un contexte patriarcal le profond malaise familial.Or, dans notre ère du fétichisme alimentaire, ce rapport entre manger et tuer se définit comme un processus voluptueux et funèbre qui relie érotisme et gastronomie. Axée sur une approche comparatiste, cette communication propose de réfléchir à la manière dont la fiction, obsédée par les arts de la table, cristallise le mythe hybride et notamment culinaire du crime féminin pour remettre en perspective et éventuellement en cause l’imaginaire du récit.