1 janvier 2000
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Jacqueline Authier-Revuz et al., « Manuélisation d’une théorie linguistique », Les carnets du Cediscor, ID : 10.4000/cediscor.88
Ce numéro 5 des Carnets du Cediscor est consacré à une réflexion sur les effets d’une manuélisation d’un savoir linguistique, l’énonciation. Cette démarche s’inscrit dans une double perspective : celle de l’histoire d’une disciplinarisation, le français et de ses enjeux épistémologiques ; celle d’une pratique pédagogique manifestée à travers un réseau de textes, instructions officielles, programmes, manuels. À cette occasion, ont été controntés des notions linguistiques et des impératifs pédagogiques. On a pu constater les effets de fragmentation et de torsion entre ces deux réseaux de discours. En adoptant un poiint de vue communicationnel, l’interprétation pédagogique des principes d’une énonciation plurielle (R. Jakobson, E. Benveniste, les courants pragmatiques) a donné lieu à des dérives de nature non seulement épistémologiques mais également idéologiques. C’est ainsi qu’une approche empirique de la communication a pu être substituée à la problématique de la langue. En privilégiant l’accès à la langue par des textes littéraires ou non, ne risque-t-on pas d’effacer celle-ci au profit d’un français réduit à l’exercice d’une imitation des discours dominants ? Sous le prétexte de faire acquérir aux élèves une impossible maîtrise des discours ne les éloigne-t-on pas d’une réelle compétence en langue ?