23 octobre 2020
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Patrick Del Duca, « Le diable et la critique de la société courtoise dans Gregorius de Hartmann von Aue », Cahiers d’études germaniques, ID : 10.4000/ceg.11301
Le Gregorius, légende en moyen-haut-allemand adaptée par Hartmann von Aue à partir d’une source française, La vie du pape Grégoire, a souvent été traité sous l’angle de la faute individuelle. Une telle analyse semble cependant conduire dans une impasse, car le texte s’inscrit dans une perspective beaucoup plus large que le simple problème de la responsabilité personnelle. La légende allemande est révélatrice d’une perspective chrétienne et rigoriste, d’une idéologie qui va à l’encontre les valeurs profanes et mondaines, et se démarque de la source française par un certain pessimisme. Le pécheur, en proie à la cécité, s’efforce de faire le bien mais il n’est pas rare qu’il tombe dans les rets du Malin. La fonction du diable dans Gregorius et le traitement qui lui est réservé, en comparaison de l’image qui est donnée du démon dans La vie du pape Grégoire, sont en effet révélateurs d’une nouvelle orientation de la légende. Hartmann von Aue, diable, Moyen Âge, société courtoise, péché