27 février 2024
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2260-779X
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1770-9571
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/
Marie Thirion, « Un « poing de soleil ». Du corps au travail au corps en révolte : la poésie de Ferruccio Brugnaro », Cahiers d’études italiennes, ID : 10.4000/cei.14521
À travers l’analyse du premier recueil du poète ouvrier Ferruccio Brugnaro, qui a travaillé au Petrolchimico de Porto Marghera à partir des années 1950, nous nous proposons d’interroger la manière dont il représente l’invasion, par l’usine, des corps des travailleurs. Les cadences, les machines et les substances nocives — en un mot, les exigences du cycle chimique — sont autant d’éléments qui composent la matérialité des conditions de travail, qui modèlent les corps, qui déterminent le destin — souvent funeste — de ces soldats de la production. Mais la « guerra della fabbrica » n’est pas unilatérale : Brugnaro part de cette même matérialité pour évoquer les tensions et les raisons de la colère, la joie de la lutte de ce corps collectif à travers laquelle le poète peut retrouver l’humanité autrement perdue dans les engrenages de la production chimique.