2 janvier 2023
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Tristan Fourré, « Chérie, la stérilité des rites », Cahiers Edmond et Jules de Goncourt, ID : 10.4000/cejdg.1088
Chérie, roman de la modernité et des mondanités, est hanté par les réminiscences d’une culture archaïque, alors que l’héroïne tente, en vain, de reproduire les rites du « devenir femme ». Ainsi, les jeux pratiqués avec ses poupées (baptême, nuit de noces) ne font qu’exacerber sa féminilité, tout comme l’opposition entre aiguilles (principe de réalité) et épingles (principe du plaisir), qui rappelle certaines héroïnes de Zola. L’analyse du motif du bal montre combien Chérie, princesse devenue souillon, inverse la structure des contes, prouvant que le merveilleux ne peut survivre en régime réaliste. Même le folklore de l’ « antibois » n’aboutit qu’à une vision morbide… Cette lecture ethnocritique éclaire la façon dont Goncourt met en scène des rites qui, maltraités et mal compris, n’engendrent plus rien.