L’articulation morale de la petite corruption à la grande dans les discours populaires grecs

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4 octobre 2013

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Ivan Thomi, « L’articulation morale de la petite corruption à la grande dans les discours populaires grecs », Champ pénal/Penal field, ID : 10.4000/champpenal.8472


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En Grèce, comme dans d’autres pays où la corruption est dite endémique, différents facteurs culturels et historiques peuvent expliquer la relative indulgence dont bénéficient en pratique certains échanges « corruptionnels ». Les personnes interrogées lors d’une enquête ethnographique en 2006 ont souvent atténué leur part de responsabilité morale dans la petite corruption en présentant leur participation comme contrainte par les circonstances ou comme justifiée par certaines valeurs morales prioritaires, et en la contrastant par rapport à des transgressions bien plus graves, relevant de la grande corruption et de valeurs bien plus discutables. Pour distinguer leurs propres transgressions, pardonnables, de celles des autres, impardonnables, les informateurs usent de critères qui dessinent indirectement les contours d’une image populaire de la grande corruption, et qui postulent parfois une grande différence de nature entre les motivations respectives des acteurs de la grande et de la petite corruption. Cependant, le rejet mutuel des responsabilités entre certains acteurs et le caractère relatif de certains critères peuvent faire douter d’une différence qualitative de motivations. Ces discours nous disent beaucoup sur les représentations collectives de la corruption, mais une ethnographie des transgressions de haut niveau reste nécessaire pour rendre compte de leurs véritables moteurs.

In Greece, just like in other countries where corruption is described as endemic, various cultural factors may explain the relative forgiveness that some types of ‘corruptional’ exchanges benefit from. The people interrogated in the course of an ethnographical fieldwork in 2006 have often downplayed their share of moral responsibility in petty corruption by presenting their participation in it as forced by the circumstances or as justified by some primary moral values, and by contrasting it with much more serious transgressions, appertaining to aggravated corruption and driven by much more questionable values. To distinguish their own forgivable transgressions from the others’ unforgivable ones, the informants use criteria that indirectly shape a popular image of aggravated corruption, and sometimes postulate a strong difference of nature between the respective motivations of the players of petty and aggravated corruption. However, the mutual rejection of responsibilities between some players and the relativity of some criteria cast a doubt on a truly qualitative difference of motivations. While these discourses tell us a lot about collective representations of corruption, an ethnography of high-level transgressions would still be needed to assess their actual drives.

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