14 février 2022
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Marc Martínez Isabelle, « Musiques amplifiées : empreintes transculturelles dans le contexte franco-espagnol », reCHERches, ID : 10.4000/cher.11846
De nos jours, toute chanson peut être simultanément diffusée, copiée, reprise, traduite ou chantée à New York, à Dakar ou à Pékin. Or, le passage d’une culture à une autre n’est pas sans conséquences : la chanson subit une appropriation par la culture d’accueil, traduite par des processus de (re-)localisation et de (re-)création. L’article s’interrogera précisément sur ces transferts et les modifications qu’ils entraînent sur l’original, notamment dans le contexte franco-espagnol. Introduit par la présentation d’une typologie générale des flux musicaux transculturels, le texte explore les logiques des transferts de musiques populaires entre la France et l’Espagne, notamment à partir de l’exemple de la réception de Brassens en Espagne. L’application de la théorie des polysystèmes à l’analyse des exemples révèle que les transferts se font généralement dans le sens nord-sud, la France s’érigeant souvent en modèle exportateur d’esthétiques et d’idéologies, empruntées par les artistes et le public espagnol. Ces emprunts, impliquant toujours la (re-)localisation et la (re-)création de l’original, répondent à des stratégies culturelles différentes qui cherchent à moderniser l’art et la société, ou, au contraire, à confirmer l’ordre établi, ou, tout simplement, à rénover la scène musicale avec des produits exotiques. On constate, dans tous les cas, que les musiques populaires contemporaines jouent un rôle non négligeable dans la dynamique des transformations des cultures.