21 février 2022
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Séverine Reyrolle, « Le métathéâtre cubain et la comédie du pouvoir : du spectacle de l’échec à celui de l’espoir ? », reCHERches, ID : 10.4000/cher.12454
« En cualquier momento nos encontramos al cubano haciendo teatro » écrit Matías Montes Huidobro. Lorsque le peuple cubain est confronté à la désillusion révolutionnaire et à l’oppression d’un nouveau régime totalitaire, lorsque ses artistes affrontent soudain une censure massive entravant jusqu’aux racines de leur liberté créatrice, plus que jamais le théâtre dans le théâtre va devenir une technique dramaturgique très prisée. Chez José Triana et Matías Montes Huidobro, il sera même l’instrument idéal pour déjouer les interdits et dénoncer « en catimini » cette comédie politique que sont devenus le gouvernement et la société castriste. Autrement dit, ces vertigineux enchâssements multiples vont leur permettre d’exprimer non seulement ces tragiques bouffonneries que sont les affaires publiques aujourd’hui, mais aussi cette farce grotesque à laquelle se résume désormais leur propre vie. Du macrocosme sociétal au microcosme familial, du theatrum mundi au theatrum intimi, le métathéâtre révélera en somme l’étendue du désenchantement qui envahit ces hommes violemment. Reste à savoir si le théâtre dans le théâtre cubain en reste à ce triste constat d’aliénation ou si, au contraire, il témoigne d’une volonté nouvelle d’adaptation et d’émancipation. Nous nous attacherons donc à montrer que le métathéâtre cubain dessine peut-être moins une psychopathologie de l’échec et de la frustration qu’une tentative de réconciliation et de reconstruction…