« Darul lumei cântă » / « Chante le don du monde ». Approches poétiques de la sculpture de Constantin Brancusi

Résumé Fr En

Cet article examine la spécificité du rapport que l’œuvre de Brancusi entretient avec la poésie, principalement à travers quelques écrits (poèmes, chroniques, essais) de Dan Botta, Lucian Blaga, Roger Vitrac, Alain Jouffroy et Raymond Queneau. Deux aspects de l’œuvre ont particulièrement requis ces poètes : l’« effet de vie » qui se dégage des sculptures brancusiennes conjointement à leur mode de communication silencieuse ainsi que la dimension rituelle liée à leurs processus de création et de réception. Sont questionnées d’emblée l’efficacité de l’œuvre d’art, son autonomie et sa capacité de médiation à l’a(A)utre. Des « notes d’atelier » (réflexions et poèmes) de l’artiste lui-même viennent éclairer de l’intérieur ce dialogue entre poésie et sculpture, porté à un point d’intensité rare dans l’histoire de l’art du xxe siècle.

Based mainly on writings (poems, literary essays, art writings) by Dan Botta, Lucian Blaga, Roger Vitrac, Alain Jouffroy and Raymond Queneau, this paper examines the specificity of the relations between Brancusi’s work and poetry. These poets focused particularly on two aspects: first of all, on the “the effect of life” that Brancusi’s sculptures produce on certain viewers, jointly to the silent means of communication that are proper to the visual arts, and, second, on the ritual dimension of the process of creation and reception. The efficiency of art work, its autonomy as well as its capacity to open the way to the o(O)ther are investigated. Brancusi’s writings (considerations on art and poems) come to provide some insight into this dialogue between poetry and sculpture, one of the most intense in the history of 20th century art.