Le discours de la méthode dans l’œuvre controversiste de Jean Gontery

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28 mars 2024

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Avec Pierre Coton, Jean Gontery (1562-1616) appartient à une nouvelle génération de controversistes qui succède aux anciens polémistes (Feuardent, Raemond, Richeome). Né à Turin en 1562, admis en 1584 dans la Compagnie de Jésus, il fait connaître son talent pour la controverse dès les années 1590. L’importance accordée à la disputatio dans la Ratio studiorum dut jouer un rôle dans la constitution ultérieure de la méthode de Gontery. Devenu un des prédicateurs d’Henri IV à partir de 1604, il poursuit son œuvre de controversiste dans de nombreuses « villes gastées de l’hérésie » dont Dieppe (sur ordre du roi), sur les terres du marquis de Bade (envoyé par le comte de Vaudemont) ou encore à Bordeaux (appelé par le cardinal de Sourdis). Par rapport aux controversistes dont il est le contemporain, Gontery se signale par l’importance qu’il accorde à l’idée de méthode à laquelle plusieurs textes sont consacrés en propre et, par là même, par une pratique de la dispute en apparence moins personnelle que celle des grands controversistes précédents. Cet article s’intéresse aux raisons qui ont poussé Gontery à élaborer à une méthode pour sa pratique controversiste, à la nature de cette méthode et à ses conséquences sur le fonctionnement de la controverse. En opposition aux deux contre-modèles que sont le théologien (inapte au débat) et le prédicateur (qui l’avive sans le résoudre), Gontery construit une figure singulière de controversiste qui se définit par une double qualité de rigueur et de clarté, autrement dit par sa possession d’une méthode efficace. La méthode de Gontery consiste très simplement, au rebours des spéculations dialectiques et des divagations rhétoriques, à comparer les articles réformés au texte biblique et à contester toute validité épistémologique et théologique aux conséquences. La réfutation sceptique des conséquences débouche sur l’obligation de s’en tenir à la lettre du texte ou d’accepter les interprétations des autorités ecclésiastiques (qui échappent à l’aporie sceptique en étant les dépositaires de la transmission de la foi).

Along with Pierre Coton, Jean Gontery (1562-1616) belongs to a new generation of controversialists that succeeded the earlier polemists (Feuardent, Raemond, Richeome). Born in Turin in 1562 and admitted to the Society of Jesus in 1584, he made his talent for controversy known from the 1590s onwards. The importance attached to disputatio in the Ratio studiorum must have played a role in the subsequent development of Gontery’s method. After becoming one of Henry IV’s preachers in 1604, he continued his work as a controversialist in a number of « heresy-ridden towns », including Dieppe (by order of the King), in the lands of the Marquis of Baden (sent by the Count of Vaudemont) and in Bordeaux (called by Cardinal de Sourdis). Compared with the controversialists of whom he was a contemporary, Gontery stands out for the importance he attaches to the idea of method, to which several texts are devoted in their own right, and, by the same token, for a practice of disputation that appears less personal than that of the great earlier controversialists. This article looks at the reasons that led Gontery to develop a method for his controversial practice, the nature of this method and its consequences for the way controversy works. In opposition to the two counter-models of the theologian (who is unsuited to debate) and the preacher (who inflames it without resolving it), Gontery constructs a singular figure of the controversialist who is defined by a dual quality of rigour and clarity, in other words by his possession of an effective method. Gontery’s method consists quite simply, in contrast to dialectical speculation and rhetorical ramblings, in comparing the Reformed articles with the biblical text and contesting the epistemological and theological validity of the consequences. The sceptical refutation of the consequences leads to the obligation to stick to the letter of the text or to accept the interpretations of the ecclesiastical authorities (who escape the sceptical aporia by being the custodians of the transmission of the faith).

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