5 décembre 2023
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Anaïs Bohuon et al., « Ne plus se laisser prendre à leurs Jeux. », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, ID : 10.4000/chrhc.22551
Aujourd’hui reconnues avec embarras par les institutions sportives, l’intersexuation et la transidentité remettraient fondamentalement en cause un principe de base de la compétition selon lequel la bicatégorisation sexuée garantirait l’équité, surtout pour la catégorie femmes. Tant d’un point de vue scientifique que socioculturel, la prise en compte de l’identité sexuée par les instances sportives s’avère très insuffisante. Les cas récents et médiatisés de femmes trans ou intersexes exclues des compétitions bousculent la logique jusqu’alors inflexible de la dualité sexuée et renouvellent la controverse. Parce qu’elles sont les premières victimes des mécanismes de maintien du système de la bicatégorisation sexuée sportive, certaines athlètes intersexes et trans créent un contre-discours à celui, hégémonique, de l’équité. Dans les années 1970-1980, l’exclusion de certaines athlètes les a d’abord conduites à se servir du raisonnement des institutions sur la supposée infériorité physique « naturelle » des femmes pour être réhabilitées. Dans les années 2010, une forme de militantisme plus affirmé a émergé avec la mobilisation d’outils juridiques de la part d’athlètes défiant les règlements des fédérations restreignant leur participation, en particulier les seuils maxima de taux de testostérone imposés en catégorie femmes.