« Pourquoi serait-on Indiens maintenant ? »

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24 janvier 2014

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De nombreux villages des Andes du Nord-Ouest argentin revendiquent aujourd’hui le nom de « communauté indienne ». Ce statut donne la possibilité d’avoir recours à un cadre juridique spécifique permettant de réclamer des droits sur le territoire que les habitants, en prise avec des conflits agraires, occupent depuis des générations. Des militants sont à la tête de ces mouvements et participent activement au processus d’ethnicisation des demandes sociales qui se généralisent dans la région. Nous verrons cependant que l’identification des paysans andins aux Indiens n’est pas si simple dans un pays où ces derniers ont toujours été invisibilisés et dénigrés. Il s’agira de comprendre comment les militants que nous avons nommés les « passeurs culturels » ont réussi à inverser ce stigmate et à revendiquer cette descendance avec fierté. Ils participent ainsi à lutter contre des rapports de domination locaux et à établir, un tant soit peu, une certaine justice sociale. Nous verrons cependant la façon dont leurs discours, qui ont du succès dans les médias, sont interprétés et vécus par les habitants qui ne sont pas tous disposés à se reconnaitre en un ancêtre considéré comme barbare et non-christianisé. Il s’agira ici de mettre en lumière différentes représentations de l’Indien qui cohabitent et souvent s’entrechoquent dans la société argentine, compliquant ainsi le mouvement d’émancipation initié par les organisations indiennes.

A number of villages in the Northwest of Argentina are adopting the status of “indigenous community”. Being recognised as such afford access to a range of legal instruments that permit communities to reclaim their territories which, despite having been occupied for generations, were taken by large landowners during periods of conflict. Activists are at the forefront of these movements and participate actively in the process of the ethnicisation of social claims common across the region. Nevertheless, the identification of rural Andeans as “Indians” is not simple when Indians have a long history of being rendered invisible and denigrated. The manner in which these activists, whom we describe as “cultural smugglers” have managed to reverse the stigma of being Indian and revindicate it with pride, requires closer study. They participate in a struggle against dominant local discourses in order to establish, if on a modest level, a certain level of social justice. We will explore the ways in which their discourses, which have achieved a certain amount of success in the media, are interpreted and lived by the villagers who are not altogether disposed to recognising themselves as descendants of a barbarian and pagan people. We will shed light on different representations of the Indian that coexist – and sometimes clash – in contemporary Argentine society and how these complicate the emancipation movement initiated by indigenous organisations.

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