3 janvier 2017
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Andrew Crosby et al., « La fabrique des indésirables », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.19357
Basé sur une recherche ethnographique réalisée dans un aéroport européen, cet article analyse les pratiques de contrôle des gardes-frontières auprès des voyageurs ressortissants de pays tiers, proposant une anthropologie du pouvoir des contrôles aux frontières qui examine l’usage de la violence symbolique et du pouvoir étatique discrétionnaire. En nous appuyant sur les théories des « street-level bureaucracies » et celles des interactions sociales, nous analysons les pratiques de travail, les routines professionnelles et l’organisation du travail des gardes-frontières en démontrant que ce sont ces dernières qui activent et constituent la frontière et la politique du contrôle de la mobilité. Nous soutenons que le contrôle au sein de l’aéroport est basé à la fois sur l’influence de la frontière-réseau, ainsi que sur une performance dramaturgique de gestion bureaucratique qui créent les voyageurs légitimes et les passagers indésirables, évitent de potentielles protestations de ces derniers et feignent une responsabilité (accountability), destinée à un public plus large de citoyens. En tant que tel, le contrôle de la frontière serait dès lors plus un acte politique symbolique qu’un outil efficace de politique de mobilité et d’immigration.