4 janvier 2010
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Salvatore Palidda, « Missions militaires italiennes à l’étranger : la prolifération des hybrides », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.3126
Les missions militaires italiennes à l’étranger au cours de ces dernières années peuvent être considérées comme un « fait politique total ». Elles sont en effet caractérisées par l’entrelacement de multiples aspects et acteurs de la société italienne ainsi que de leurs relations avec l’extérieur. Ces aspects et acteurs, ainsi que les multiples interactions en jeu, ne sont pas évidents à analyser, les éléments empiriques nécessaires à une étude sociologique approfondie n’étant pas toujours disponibles. En effet, il s’agit d’un univers d’activités qui oscillent entre le public et le secret, et parfois même entre le légal et l’illégal. De plus, les perspectives interprétatives et d’analyse pour la recherche dans ce domaine ne semblent pas encore suffisamment adaptées aux changements qui se sont succédés depuis le début des années 1980 et davantage encore au cours de ces dernières années. En effet, les conséquences de la « Révolution dans les affaires militaires », de la révolution technologique et du développement néo-libéral ont provoqué une prolifération et une hybridation de différents éléments et acteurs qu’il n’est pas toujours facile d’appréhender au travers d’un cadre d’analyse unitaire. C'est cette prolifération des hybrides que cet article analyse en mettant en évidence certains des mouvements de la frontière entre police et militaire, sécurité intérieure et sécurité extérieure, public et privé induits par les nouvelles missions militaires italiennes à l'étranger depuis les années 1990. Il s'attache également à éclairer certains de effets produits par ces transformations sur la société italienne.