15 mai 2019
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Aurore Mréjen, « « L’homme de bonne volonté » face à l’engrenage de la loi dans la lecture arendtienne de Kafka », Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, ID : 10.4000/cps.1872
L’univers de Kafka présente, selon Hannah Arendt, un conflit entre un monde où les hommes obéissent aveuglément à des règles leur paraissant inéluctables et un héros qui s’engage sur une voie divergente. Dans une société dont les lois semblent s’imposer à tous comme si elles provenaient d’une Puissance divine, l’objectif de K. consiste « simplement » à tenter d’obtenir le minimum requis pour l’existence humaine, sans accepter que la satisfaction de cette ambition ne prenne la forme d’un don ou d’un privilège. Sa requête représente, aux yeux d’Arendt, la « bonne volonté ». Elle dévoile le caractère implacable des engrenages qui absorbent les vies humaines, met en évidence les structures cachées de l’organisation sociale et les impasses de l’assimilation. Arendt analyse le sens de cette « bonne volonté » dans un monde régi par des règles iniques et arbitraires, en examinant la marge de manœuvre d’un homme isolé en quête de droits proprement humains.