À la recherche des points-clefs de Gilbert Simondon autour d’un système d’information géographique

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31 décembre 2018

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Stephan Kowal, « À la recherche des points-clefs de Gilbert Simondon autour d’un système d’information géographique », Les Cahiers de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, ID : 10.4000/craup.1115


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Le sujet principal de cet article est le développement du Système d’information géographique du Canada à partir de 1962, un exemple du début de l’histoire de la numérisation des espaces, qui permettait de numériser des informations spatiales en combinant des informations statistiques et des documents cartographiques, spécifiquement dans le but d’aider à la prise de décision dans la planification du territoire. La recherche revisite le contexte politique et économique menant au développement du premier système de ce type autour du programme gouvernemental pour l’inventaire des terres du Canada, le Canada Land Inventory (CLI), issu de la Loi sur la remise en valeur et l’aménagement des terres agricoles (ARDA) puis de sa modification pour inclure tout l’aménagement rural.C’est la nature cartographique de ce système développé au Canada et le transfert de cartes dessinées à la main dans un format numérique, par l’entremise du système binaire, qui fournissent de nouvelles idées sur des changements importants concernant la théorie de la représentation conventionnelle. Par le biais de lectures attentives de ces instruments de transcription automatique et non automatique développés durant les années 1960 et, plus précisément, par le développement d’un dispositif spécialement conçu pour ce système, le Special Cartographic Scanner, ce texte traite de la transition depuis des cartes dessinées manuellement à des bases de données manipulables : il examine la nature des informations cartographiques en termes du point, de la ligne, de la surface, de l’échelle et du cadrage, bouleversant certaines notions de la projection conventionnelle dans la représentation, par l’entremise de la procédure de numérisation, du développement d’une nouvelle technique de séquençage des fichiers, de l’introduction d’un système de coordonnées de référence, de régions de données traitables, de leurs superpositions. L’article démontre que les notions de position, de ligne et de cadre dans la représentation traditionnelle ont changé, au profit du point numérique et de la sélection. Dans une volonté de relier la cartographie numérique à la conception en architecture, cet article exemplifie la transition de la représentation développée depuis la Renaissance autour de l’œil, à l’usage d’instruments de télédétection et dans des images générées par des ordinateurs, et de la recherche de patterns, influençant l’approche dans la prise de décision et la conception, par la capacité du système à générer de nouvelles connaissances par la superposition et la combinaison d’éléments ponctuels. L’article situe le Système d’information géographique du Canada dans le contexte de la cybernétique et des théories de l’information, pour le positionner dans la théorie de la concrétisation des objets techniques du philosophe Gilbert Simondon, puis à sa théorie des points-clefs, auxquels sont rattachés les objets techniques dans le territoire, considéré comme subjectif et une production esthétique, afin de nous éclairer sur des exemples de potentiels points-clefs contemporains.

The main topic of this article is the development of the Canada Geographic Information System (CGIS) initiated in 1962, an integrated computer system capable of combining national statistical information and cartographic documents, specifically intended for decision-making in regional planning. The text revisits the political and economic context leading to the development of the first system of this type, arising from the Canada Land Inventory (CLI), a government program stemming from the Agricultural Rehabilitation and Development Act (ARDA), which was expanded to include all rural development. It is the cartographic nature of this system developed in Canada, and the transfer of hand-drawn cartographic documents into a digital format through the binary system, which provides renewed insights into important changes concerning conventional representation theory. Through close examination of these automatic and non-automatic transcription devices developed in the 1960s, and more precisely, through the development of a device specifically designed for this system, the Special Cartographic Scanner, this text deals with the transition from hand-drawn maps to manipulable digital databases. This article examines the nature of cartographic information in terms of point, line, surface, scale and frame, disrupting certain conventions of representation and drawing, through digitising procedures, as well as a new technique of sequencing files, the introduction of the world’s coordinate system, regions of processable data, and their overlay. It demonstrates that notions of position, line and frame in conventional representation have changed for the benefit of a digital point and selection. In an effort to link digital cartography to architectural design, this article exemplifies the transition from representations based on the human eye, developed since the Renaissance, to the use of remote sensing devices and computer-generated imageries, pattern recognition, influencing decision-making and design, with the system’s capacity to generate new knowledge with the overlay and combination processes of point elements. It situates the Canada Geographic Information System within the context of Cybernetics and Information theories, and in turn positions it within philosopher Gilbert Simondon’s theory of concretization of technical objects and of his key points theory, linking technical objects to the territory, considered as subjective and aesthetic productions.

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