23 décembre 2019
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Sascha Roesler, « On Microclimatic Islands », Les Cahiers de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, ID : 10.4000/craup.2712
Les jardins ont toujours été appréciés en tant que lieux aux qualités microclimatiques particulières. Considérés dans le contexte plus large du siècle des Lumières, les jardins peuvent être conçus comme des lieux de concentration de climats créés par l’homme proposant une expérience thermique intensifiée. En premier lieu, cet article présentera des remarques sur l’esthétique des microclimats basées sur la perception des jardins. À une époque où les microclimats n’étaient pas encore mesurés scientifiquement, les variations thermiques constatées dans les jardins étaient déjà décrites en poésie et en peinture, ou encore dans les traités de jardiniers et de botanistes. En deuxième lieu, l’article abordera la scientifisation des microclimats et leur intrication avec des concepts du domaine des espaces verts urbains. Au cours du XXe siècle, les jardins et les espaces verts urbains sont devenus des mesures d’atténuation des conditions microclimatiques sévères des villes, en particulier les îlots de chaleur urbains. En troisième lieu, le rôle central du mouvement dans la reconnaissance des variations thermiques dans la ville sera mis en évidence. Deux projets pionniers visant à explorer les « archipels » environnementaux des villes seront mis en lumière. Les cités-jardins de Bath (Royaume-Uni) et de San Francisco (États-Unis) ont été le terrain d’étude pour les parcours multisensoriels menés par l’architecte Peter Smithson et l’architecte-paysagiste Lawrence Halprin, tous deux en 1966. Leurs approches centrées sur le mouvement et le corps sont précurseurs de l’actuel intérêt pour l’exploration et la mise en valeur de dynamiques microclimatiques urbaines et leurs dimensions socioculturelles. En plus de leur caractère d’entité géométrique et spatiale, les microclimats sont directement liés au corps et à ses perceptions thermiques.