7 mars 2023
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Aya Umezawa, « Du crime passionnel au féminicide. À propos de l’affaire Chambige », Criminocorpus, revue hypermédia, ID : 10.4000/criminocorpus.12339
Cet article saisit l'occasion de l’exhumation de l'affaire Chambige, réalisée par Jacqueline Carroy et Marc Renneville, pour s’intéresser aux amis de Chambige. Dans leur discours, Chambige est la victime d’une femme de trente ans, et cette femme, morte, est une mère coupable. Le terme de « crime passionnel » inventé à la même époque justifiait lui aussi potentiellement l'auteur. Au XXe siècle, De Greeff a dénoncé la haine des femmes qui se cache derrière la compassion envers les criminels passionnels, et Bourdieu a souligné que la brutalité des hommes trouve son origine dans une angoisse envers les femmes. Au XIXe siècle, on utilise de plus en plus le mot de « féminicide » pour adopter le point de vue de la victime. Subsiste cependant une tendance tenace à chercher des raisons à celui qui tue une femme et des fautes chez la victime : de ce point de vue, l’affaire du XIXe siècle semble toujours conserver son actualité.