10 décembre 2021
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Amandine Malivin, « Le nécrophile, pervers insaisissable (France, XIXe siècle) », Criminocorpus, revue hypermédia, ID : 10.4000/criminocorpus.3381
À l’été 1849, le Conseil de Guerre de Paris condamne François Bertrand, « le vampire du Montparnasse », à un an de prison pour violation de sépulture. Rapidement, la médecine s’empare du cas exceptionnel de ce jeune militaire qui se rendait la nuit dans les cimetières pour exhumer, mutiler et s’adonner à des actes sexuels sur des cadavres. Cette affaire inaugurale sert de matrice à l’élaboration des discours sur la nécrophilie et à l’invention de la figure d’un pervers nouveau. Dans les décennies suivantes, d’autres cas, très divers, sont mis au jour. Pour autant, les hommes de loi comme les médecins, confrontés à une transgression extraordinaire, peinent à penser ces déviants dans le cadre rationnel du droit et de la science, et contribuent ainsi à pérenniser une figure fantasmée de la transgression qui laisse peu de place aux sujets.