Mourir de laide mort despite

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15 juin 2012

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Hélène Bellon-Méguelle, « Mourir de laide mort despite », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, ID : 10.4000/crm.11511


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Résumé En Fr

Alexander’s sudden and mysterious death by poisoning is an integral part of his vita in medieval French and Latin literature. The conqueror is an ambivalent hero, as ambivalent as the theme of poison in the works about him. The constant threat produced by his encounters with harmful liquids is suggestive of his excessive desire, a vice that is compared with venom in Alexandrian literature. The conqueror’s unquenchable thirst is a metaphor for his immoderate and ever-unsatisfied desire. Alexander is forced to wander in the deserts of Asia Minor and India in search of fresh water. When he does find water, his expectations are systematically disappointed, as the water more often than not turns out to be toxic. But Alexander’s misfortune of having to drink bitter water is comparable to the Passion of Christ, and identifies the ancient hero with epic warriors of the “matière de France” such as Roland or Vivien. The hero’s poisoning can also be seen as enhancing his status. His foreshadowed death adds a pronounced tragic dimension to his destiny. In his quest for absolute domination, Alexander is fettered by the limitations of his mortal body. Invincible warrior, hero of the unlimited, Alexander is also a terribly human figure who meets in death by poison the limits of his ambition, a metaphysical hero who knows the hour of his death and is reminded of it many times in the course of his journey.

L’empoisonnement d’Alexandre, mort brutale et sournoise, est un élément indissociable de sa vita dans la littérature française et latine du Moyen Âge. Le conquérant est un héros ambivalent, le motif du poison dans les poèmes qui lui sont consacrés l’est également. La menace constante que constitue pour le personnage la rencontre de liquides délétères est une façon de dénoncer sa trop grande convoitise, vice comparé au venin dans les textes alexandrins. Le désir immodéré et toujours insatisfait du conquérant est métaphorisé par sa soif inextinguible. Alexandre est contraint d’errer dans les déserts d’Asie Mineure ou d’Inde à la recherche d’eau douce. Lorsqu’il approche du but, son attente est systématiquement déçue, l’eau qu’il trouve se révélant le plus souvent toxique. Mais le supplice d’Alexandre contraint de boire de l’eau amère est aussi comparable à la passion du Christ et identifie le héros antique aux guerriers épiques de la matière de France comme Roland ou Vivien. L’empoisonnement du héros peut aussi être perçu comme un élément valorisant de son existence. Cette mort annoncée donne à sa destinée une forte dimension tragique. Dans sa quête de domination absolue, Alexandre est entravée par les limites que lui impose son corps de mortel. Guerrier invincible, héros de l’illimité, Alexandre est aussi un personnage terriblement humain qui trouve dans la mort par poison le terme de son ambition, un héros métaphysique qui connaît l’heure de sa mort et qui en est maintes fois averti tout au long de son parcours.

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